Dix jeux cultes à (re)découvrir avant la disparition de Flash

Une page d’histoire d’Internet va se tourner le 31 décembre 2020 à minuit. Après cette date, l’entreprise Adobe cessera de distribuer et mettre à jour le logiciel Adobe Flash Player, et celui-ci ne sera plus utilisable dans les navigateurs Web.
Les moins de vingt ans n’ont peut-être pas connu cette époque : Adobe Flash Player est un logiciel qui permet d’afficher des contenus multimédias sur une page Web, comme des animations et des jeux vidéo. Pendant des années, Flash a envahi Internet, et de nombreux amateurs ont partagé leurs propres jeux, dont certains sont devenus cultes. Désormais désuet, trop lourd, et surtout présentant de nombreux problèmes de sécurité, le logiciel a peu à peu été délaissé.
Si un effort de conservation des jeux Flash a été lancé par l’Internet Archive, qui a souhaité garder des copies de ces productions, il n’est pas impossible que certaines œuvres amateur sombrent dans les limbes après la mort d’Adobe Flash à la fin de l’année. Le Monde a souhaité rendre hommage à cette page d’histoire d’Internet, et a sélectionné plusieurs jeux Flash qui ont marqué cette époque.
Quel meilleur titre pour commémorer l’ère de Flash que QWOP ? Conçu par le développeur Bennett Foddy en 2008, QWOP est un jeu de course atrocement difficile, dans lequel il faut contrôler à l’aide de son clavier les jambes et les articulations d’un athlète. Là où les jeux de sport cherchent à simplifier les actions, QWOP les complexifie jusqu’à l’absurde. Dix ans plus tard, son concepteur a réitéré l’exploit en sortant, sur PC, En finir avec Bennett Foddy, un jeu d’adresse et de physique terriblement punitif et frustrant, mais aussi très drôle.
Sorti en 2004, Yetisports: Jeté Pingu a engendré toute une suite de jeux inspirés de ce sport d’hiver un peu particulier, qui consiste à frapper un pingouin à la batte de baseball pour le faire voler le plus loin possible. Un classique qui a aussi popularisé un genre de jeux absurde.
Il serait impensable de faire une sélection de jeux Flash sans mettre un titre de « tower defense ». Ce genre extrêmement populaire, dans lequel il faut placer des tourelles sur un parcours prédéfini pour empêcher des ennemis d’atteindre l’arrivée, est l’un des plus prolifiques d’Internet. Et la série des Bloons, très riche et dont les derniers niveaux chaotiques sont assurés de faire craquer le processeur de n’importe quel ordinateur, est un excellent représentant de sa catégorie.
Sorti en 2010 sur les principales plates-formes de jeux Flash (Kongregate, Armorgames, Newgrounds), Doodle Dieu est un jeu de réflexion dans lequel vous devez recréer l’univers en combinant des éléments deux par deux. Vous n’avez au début à votre disposition que l’air, le feu, l’eau et la terre, mais très vite ce sont des dizaines d’outils que vous pourrez mélanger pour obtenir de nouvelles combinaisons.
Les zombies ont une bonne place parmi les dizaines de milliers de jeux Flash publiés sur Internet, et il serait fastidieux de compter tous les titres proposant d’exterminer des morts-vivants. Au milieu d’une foule de jeux plus ou moins inspirés, certains ont tiré leur épingle du jeu, et Le baroud d’honneur en fait partie. Sorti en 2007, ce jeu de tir et de stratégie utilise une formule qui a largement fait ses preuves : manche après manche, il faut survivre à des vagues de morts-vivants en les empêchant d’atteindre votre barricade, tout en améliorant vos armes et en cherchant de nouveaux survivants.
En remontant encore quelques années en arrière (2002), on pouvait assister en direct à la naissance d’une autre saga populaire des jeux en ligne : Grandir. Le joueur se retrouve face à un environnement (une planète, un cube, etc.) et une série d’éléments à y ajouter (un monstre, une échelle, un vase). A chaque fois que l’on place un objet, les éléments déjà ajoutés évoluent : une échelle va s’agrandir, une plante va pousser, etc. L’objectif est, à chaque fois, de placer les objets dans le bon ordre pour compléter un tableau surréaliste. Astucieuse, simple, et surtout très mignonne, Grandir est une des meilleures séries de jeux de puzzle trouvables sur Internet.
La série des Yetisports a très vite inspiré une gamme de jeux consistant à lancer un animal ou un objet le plus loin possible. Dans Apprendre à voler 2 (suite, vous l’aurez deviné, de Apprendre à voler), on incarne un pingouin qui veut apprendre à voler. En s’élançant d’un promontoire, il doit aller le plus loin possible. Entre chaque tentative, on peut acheter des améliorations (un deltaplane, une fusée, une luge, une nouvelle rampe de lancement…) pour booster son score. Drôle, simple et réussi, un grand classique du genre.
Vous vous souvenez sans doute de Cliqueur de cookies, ce jeu consistant à cliquer sur un cookie géant pour gagner des cookies, et acheter des bâtiments qui produisent à leur tour des cookies. C’est aujourd’hui un genre à part entière, appelé « incrémental », ou « idle », qui désigne ces jeux où il faut attendre de gagner des points pour acheter des améliorations qui nous font gagner plus de points au fil du temps. L’explosion en popularité de ce genre vidéoludique étant assez récente, peu de jeux de ce type ont été codés pour Flash, considéré comme désuet depuis assez longtemps. C’est néanmoins le cas de Realm Grinder, un jeu dans lequel il faut élargir un royaume en collectant des boules de neige. Plus profond qu’il n’y paraît, clair et somme toute addictif, il fait partie des stars du jeu en ligne.
C’est l’un des plus grands succès de l’histoire des jeux Flash. Hominidé extraterrestre est un jeu d’action brutal créé par Tom Fulp en 2002, l’homme derrière Newgrounds, un des plus importants sites de jeux pour navigateurs au monde. Grâce à son succès populaire, Alien Hominid, où l’on incarne un alien armé d’un pistolet laser, a même été adapté pour consoles.
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«Le jeu le plus difficile du monde»
Le nom de ce jeu parle de lui-même : Le jeu le plus difficile au monde est un jeu d’adresse extrêmement difficile, proposant des niveaux dans lesquels on déplace (au clavier) un carré rouge qui doit traverser tout un tableau sans toucher des ronds bleus mortels qui bougent partout. Chaque niveau nécessite d’apprendre, au prix de nombreux échecs, la stratégie idéale et le timing nécessaire pour traverser sans encombre, le tout demandant une précision parfois au pixel près.