L’avenir du sud-coréen SSangYong de nouveau entre les mains de ses créanciers

Lourdement endetté, le constructeur automobile sud-coréen SSangYong se place en redressement judiciaire et pourrait de nouveau changer de propriétaire. Le groupe a stoppé sa production jeudi 24 décembre et devrait faire de même le lundi 28, ses fournisseurs ayant suspendu leurs livraisons.
Sa dette auprès de banques nationales et étrangères, dont JPMorgan et BNP Paribas, atteint 315,3 milliards de wons (233 millions d’euros) et représente 42 % de son capital, a fait savoir le spécialiste du SUV, le 22 décembre, dans un communiqué. La veille, le groupe basé à Pyeongtaek (province de Gyeonggi, au sud de Séoul) avait annoncé sa décision de se placer sous la protection de la loi, estimant que ses difficultés à rembourser « pourraient avoir un impact sérieux sur les opérations commerciales ».
Le quatrième constructeur sud-coréen, filiale de l’indien Mahindra & Mahindra, a trois mois pour trouver un investisseur, faute de quoi il sera déclaré en faillite. Plusieurs noms de repreneurs sont évoqués par la presse indienne et sud-coréenne, dont l’importateur californien HAAH Automotive, les constructeurs chinois BYD, Geely et Chery, voire le vietnamien VinFast ou Renault Samsung Motors.
Guerre du Vietnam
L’endettement de SSangYong s’accroît en raison des pertes accumulées depuis quinze trimestres. En manque de nouveaux modèles, incapable de s’implanter sur les marchés chinois et américain, principaux débouchés pour les SUV, et confrontée à une concurrence accrue sur son marché national comme à la pandémie de Covid-19, la société a vu ses ventes plonger de 19 % entre janvier et novembre par rapport à la même période de 2019 : le groupe n’a écoulé que 96 763 voitures sur cette période, contre 119 876.
SSangYong est devenu, dans les années 1980, le premier constructeur sud-coréen à produire des modèles à quatre roues motrices, avec le Korando
Mahindra & Mahindra, propriétaire de 74,65 % de ses parts, a renoncé à couvrir ses dettes, proposant seulement 40 milliards de wons pour les trois prochains mois. Il avait promis, début 2020, d’investir 230 milliards de wons, mais a renoncé en raison de la crise due à la pandémie. Près de dix ans après son rachat tumultueux par le groupe indien, SSangYong vit donc une nouvelle crise. Né de la fusion, en 1963, des constructeurs Ha Dong-hwan Motor et Dongbang, le groupe a commencé par produire des véhicules pour l’armée américaine engagée dans la guerre du Vietnam, puis des modèles spéciaux, pour les pompiers notamment.
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