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Les villes changent rarement de nom, mais cela peut arriver

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Bien qu’il soit plutôt rare que des municipalités changent complètement de nom, comme tente actuellement de le faire Asbestos, en Estrie, certains cas sont célèbres. Voici un survol de quelques changements de noms d’hier à aujourd’hui.

Il fut une époque où les changements de noms de villes étaient fréquents et de nature territoriale, précise le professeur titulaire d’histoire à l’Université de Sherbrooke et codirecteur de la Revue d’histoire urbaine, Harold Bérubé.

«Par exemple, lorsque le régime municipal est mis en place, on découpe tout le territoire québécois au milieu du 19e siècle, raconte-t-il. Après ça, à mesure que les villages grossissaient, ils allaient se détacher. Ils créaient une municipalité. Il fallait trouver un nom. Ou alors on fusionnait des municipalités et il fallait trouver un nom pour faire consensus.»

Dans les années 1960, la nouvelle ville née de la fusion des municipalités situées sur l’île Jésus a été baptisée «Laval», ce qui a été un «gros changement» sur le plan de la toponymie, note l’historien en entrevue avec La Presse Canadienne.

Un phénomène semblable s’est produit en 1973 lors de la création de ce qui est devenu Mirabel, dont le nom ne faisait pas référence à une municipalité en particulier et qui, donc, éclipsait les anciennes.

Le plus récent changement de nom intégral d’une municipalité remonte à décembre 2003, selon les données publiées par la Commission de toponymie du Québec. La municipalité de Leslie-Clapham-et-Huddersfield, en Outaouais, a alors changé de nom pour devenir Otter Lake.

L’ancien nom faisait référence aux rassemblements de trois cantons, dit la mairesse actuelle, Kim Cartier-Villeneuve. La municipalité qui compte 932 habitants, dont les deux tiers parlent principalement anglais, a choisi de changer son nom puisque c’était «plus facile» de l’identifier la municipalité où se trouve… le lac à la Loutre.

L’épisode des fusions municipales au début des années 2000, où ont notamment été constituées les nouvelles villes de Montréal, Québec, Gatineau, Longueuil, Sherbrooke et Trois-Rivières, occupe un espace important dans les registres de la Commission de toponymie.

Pour plusieurs citoyens, c’était «un assaut inacceptable [sur] l’identité locale forte» et le sentiment d’attachement à leur municipalité, a tranché le professeur Bérubé.

Pour la professeure Claire Poitras de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), la saga a contribué à mettre sur la place publique que plusieurs villes «disparaissaient» de la carte.

Mme Poitras constate que le débat sur le sujet s’est estompé depuis, mais qu’il arrive à l’occasion que des noms controversés — comme celui d’Asbestos, qui signifie amiante en anglais — relancent la polémique. «Après tout, le terme amiante […] évoque la maladie, explique-t-elle. C’est un peu comme si on nommait une ville « cancer »!»

Le professeur Bérubé rappelle le cas de Westmount, autrefois le village de Notre-Dame-de-Grâce, sur l’île de Montréal. Les habitants de plus en plus anglophones et cossus trouvaient que le nom ne reflétait pas le caractère ethnolinguistique du secteur et qu’il n’était «pas très sexy pour emprunter de l’argent sur les marchés financiers américains».

C’est l’une des rares fois où des considérations de «marketing» ont joué un rôle dans un changement de municipalité, indique l’historien en traçant un parallèle avec Asbestos qui tente de se débarrasser de cette connotation défavorable de son nom.

«C’est assez unique qu’on juge à une époque qu’une expression est digne de nommer un endroit et qu’un certain temps après que ce mot-là devienne associé a quelque chose de littéralement toxique», constate M. Bérubé.

Les deux professeurs estiment qu’il est important que les noms de municipalités aient un lien avec le lieu en question. À Asbestos, «le pire choix» aurait été de choisir un «terme vide, qui n’a aucun enracinement», comme L’Azur-des-Cantons, estime M. Bérubé, puisque ça aurait rendu le «malaise identitaire» plus pénible.

Il existe des cas récents de changement de noms à des fins touristiques. À titre d’exemple, les élus de Saint-Faustin-Lac-Carré, dans les Laurentides, souhaitent que leur coin de pays où vivent 3500 personnes soit renommé «Municipalité de Mont-Blanc».

Ceux qui sont favorables au projet plaident que le Mont-Blanc fait référence au centre de ski du même nom, un attrait majeur de la région, qu’il permettra à la municipalité de se doter d’une «nouvelle image plus forte», et implorent leurs concitoyens de «considérer l’importance du marketing» et «l’emphase sur le développement touristique».

À ceux qui estiment que le patrimoine serait relégué aux oubliettes, un intervenant lors d’audiences publiques a plaidé que «Ville-Marie […] est maintenant Montréal» et que son histoire est «très bien documentée».

Quant aux opposants, ils déplorent entre autres que le nom ait une connotation commerciale et remettent en doute l’impact économique réel.

Étant donné la «division importante» dans la population — notamment une pétition comptant 550 noms —, la Commission municipale a recommandé la tenue d’un référendum sur le projet, ce qu’a par la suite ordonné la ministre des Affaires municipales. Cette consultation population devait se dérouler le 31 octobre, mais a été rapportée à cause de la COVID-19.

En ce qui concerne Asbestos, pour le moment, le nouveau nom annoncé lundi par le maire au terme d’une consultation citoyenne doit franchir de nombreuses étapes avant de possiblement être officialisé. Une pétition a d’ailleurs été signée par plus d’un demi-millier de résidents.

– Texte de l’Initiative de journalisme local.

Michel Saba, Initiative de journalisme local, La Presse Canadienne

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